Le camp de Guantánamo est un centre de détention militaire de haute sécurité situé sur la base navale américaine de Guantánamo, dans le sud-est de Cuba. Y sont détenues des personnes qualifiées de « combattant illégal », capturées par l'armée américaine dans les différentes opérations qu'elle mène à l'étranger (Afghanistan, Irak, etc.) contre des militants et terroristes islamistes. Le choix de ce centre situé à Cuba sur une base militaire américaine a été justifié par le président George W. Bush afin de fonder juridiquement la décision de refuser de soumettre les détenus au système judiciaire fédéral américain, prenant appui sur l'extraterritorialité de la base.
Il y avait, à l'automne 2001, environ 750 détenus originaires d'une vingtaine de pays différents. De 2001 à 2004, plus de 200 prisonniers ont été relâchés ; beaucoup ont été jugés dans leurs pays d'origine, comme les six prisonniers de nationalité française ou ceux bénéficiant d'amnistie, dont plusieurs centaines d'Afghans. En avril 2006, 560 personnes étaient emprisonnées à Guantánamo, nombre qui était descendu à 275 en mai 2008 et à 192 en janvier 2010, un an après l'échéance fixée par un décret présidentiel du président Barack Obama ordonnant la fermeture du centre. Ce chiffre était descendu à 171 détenus fin février 2012. Au total, 779 personnes sont passées par cet établissement entre 2002 et décembre 2008, dont cinq s'étaient suicidées fin 2008. En septembre 2012, Adnan Fahran Abdul Latif fut le 9e détenu suicidé de la base.
En juin 2006, la Cour suprême des États-Unis a déclaré illégales les procédures judiciaires d'exception mises en place à Guantánamo. En mai 2006, le groupe de défense des droits de l'homme Reprieve basé à Londres révèle dans le journal The Independant que plus de soixante détenus auraient été capturés alors qu'ils étaient mineurs.
Une étude de l'armée américaine affirme qu'au moins trente anciens détenus de Guantánamo ont été capturés lors de combats en Afghanistan, au Pakistan ou en Irak, et que 95 % d'entre eux constituaient une menace pour les « intérêts américains » en raison de leur affiliation à la mouvance islamiste.
Ce lieu de détention hors de tout cadre juridique attire les critiques de l'opinion publique internationale, des gouvernements et des associations de défense des droits de l'homme. De nombreux témoignages et documents font état de conditions de détention dégradantes et de l'emploi de techniques de torture sur des prisonniers,,.
Le 16 novembre 2008, le président Barack Obama a confirmé son intention de fermer le camp. Il n'a toutefois pas pu tenir sa promesse notamment parce qu'il semble qu'une telle fermeture crée des problèmes juridiques[pas clair]. En septembre 2015, le secrétaire à la défense des États-Unis avançait que certains des prisonniers de Guantánamo devaient rester détenus indéfiniment.
Le 23 février 2016, Barack Obama présente son plan pour la fermeture du camp de Guantanamo, qui n'aboutira pas à la fin de son mandat.
En janvier 2018, le président Donald Trump a signé un décret ordonnant au Pentagone de maintenir les installations de Guantanamo ouvertes.