Le château de Pierrefonds est un imposant château fort construit à la fin du XIVe siècle, situé sur la commune française de Pierrefonds, dans le département de l'Oise, en région Hauts-de-France, à l'extrémité sud-est de la forêt de Compiègne, au nord de Paris.
Le château de Pierrefonds présente la plupart des caractéristiques de l'ouvrage défensif du Moyen Âge. Elle fut reconstruite à cette époque pour Napoléon III par Viollet-le-Duc, qui réalisa également d'importants travaux de décoration et de mobilier.
Le château est classé monument historique par la liste de 1862. Il est géré par le Centre des monuments nationaux.
Au XIIe siècle, il existait déjà un château sur le site, édifié par la puissante lignée des Nivelon, seigneurs de Pierrefonds, originaires de Quierzy. Il ne reste que les caves situées en contrebas du logis du XIe siècle. Ce château passe à la fin du XIIe siècle au roi Philippe Auguste, puis reste dans le domaine royal.
En 1392, Louis d'Orléans reçoit le comté de Valois, plusieurs châtellenies, dont Pierrefonds. En 1396, Louis d'Orléans entreprend la reconstruction presque totale du château. L'architecte est inconnu, bien que l'on puisse probablement attribuer l'édifice à Raymond du Temple. Le chantier est dirigé par le maître d'œuvre du bailli de Senlis, Jean Lenoir, et supervisé après la mort de Raymond du Temple par le maître d'œuvre du duché Jean Aubelet. En 1406, le roi fait du comté un duché de noblesse, comprenant entre autres Pierrefonds. Les travaux furent interrompus après l'assassinat du duc en 1407, lorsque les maisons qui bordaient la cour ne conservèrent que leurs deux gigantesques niveaux de caves, mais ils ne furent jamais achevés.
Le château qui contrôle le passage entre la forêt de Compiègne et la forêt de Villers-Cotterêts est destiné à surveiller les échanges entre la Flandre et la Bourgogne, deux domaines qui appartiennent à la famille des Ducs de Bourgogne, rivaux d'Orléans.
En 1411, les partisans du duc de Bourgogne, conduits par le comte de Saint-Pol, parviennent à occuper le château pour le compte du roi Charles VI de France. Mais en 1412, le nouveau duc d'Orléans, après la paix avec le roi, reprit possession de ses biens.
En 1415, après la défaite à la bataille d'Azincourt, Charles est emmené captif en Angleterre ; il y restera vingt-cinq ans. Le capitaine de Pierrefonds, Nicolas Bosquiaux, résiste jusqu'en 1420, mais la rigueur de l'hiver et les pénuries alimentaires qui y règnent l'obligent à capituler devant les partisans de l'Angleterre. Cette place reste une base bourguignonne jusque vers 1436, date à laquelle elle est alors commandée par un Armagnac.
Charles d'Orléans ne rentre en France qu'en 1440 mais lui retire ses prérogatives tourangelles. Cependant, il fit réparer le château. La forteresse tombe alors entre les mains de son fils, le futur roi de France Louis XII. Lors de son accession au trône, Louis XII cède le duché de Valois à son cousin François, son futur successeur. A partir de 1515, le duché de Valois reste rattaché à la couronne jusqu'au règne de Louis XIII.
En 1588, le château est occupé par le capitaine Rieux, partisan de la Ligue qui combat encore contre Henri de Navarre, devenu roi de France. Le capitaine Rieux repoussa deux tentatives de l'armée royale en 1591. En 1594, Rieux fut capturé et pendu.
En 1595, le château est confié à Antoine d'Estrées, gouverneur d'Île-de-France et, surtout, père de Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV.
Le 10 août 1595, Henri de Saveulx (ou Saveux) prend le château au nom de Philippe II d'Espagne. Le château est alors occupé par sept cents à huit cents Napolitains et Wallons envoyés par les Pays-Bas espagnols. Mais, après avoir résisté à plusieurs attaques royalistes, Saveulx est fait prisonnier et les Napolitains vendent le château à Antoine d'Estrées.
Le château est assiégé et pris en 1617 par les troupes du gouverneur de Compiègne, le comte d'Auvergne, envoyées par Richelieu, secrétaire d'État à la Guerre, après des bombardements qui créent une faille dans un point faible de la forteresse, près de la porte. permettant ainsi l'entrée des troupes royalistes dans le château. En mai 1617, le conseil du roi Louis XIII décide de démolir le château. Son démantèlement est effectué par le Comte d'Angoulême. De grandes tours sont soufflées par la mine, des maisons sont détruites, des planchers et des charpentes sont brûlés. Les ouvrages extérieurs sont rasés, les toitures sont détruites et la sève est en retrait dans les tours et les courtines nord.
Vendu en 1798 comme site d'intérêt national, racheté par Napoléon Ier en 1810, le château est déclaré édifice d'intérêt historique national en 1848.
Le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte visite le château en 1850. Des années plus tard, déjà Napoléon III, empereur des Français, il demande, sur les conseils de Prosper Mérimée, à l'architecte Eugène Viollet-le-Duc de se charger de la restauration du bâtiment en 1857. Au départ, il était prévu de ne restaurer qu'une partie de l'édifice, c'est-à-dire le donjon et les grandes tours, et d'étayer les murs en ruine, pour laisser une « ruine pittoresque ». Mais en 1861 ce projet est abandonné au profit de la création d'une « résidence impériale », c'est-à-dire d'un palais de plaisance réservé aux divertissements de cour et à la chasse. Et ainsi, de la restauration, le plan est passé à la reconstruction et enfin à la recréation de l'architecture médiévale.
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