Deir el-Médineh (ou Deir al-Médîna) est le nom arabe d'un village de l'Égypte antique où résidait la confrérie des artisans chargés de construire les tombeaux et les temples funéraires des pharaons et de leurs proches durant le Nouvel Empire (de la XVIIIe à la XXe dynastie). Le village se situe sur le chemin qui mène du Ramesséum à la vallée des Reines.
Son nom antique, Set Maât her imenty Ouaset, signifie « La place de Maât (ou Place de vérité) à l'occident de Thèbes ». En effet, le village se trouve à l'ouest de Thèbes, sur la rive opposée du Nil. Le nom arabe de Deir el-Médineh signifie « le couvent de la ville » car, à l'époque de la conquête de l'Égypte par les Arabes, le temple du village avait été converti en monastère chrétien au Ve siècle. Les artisans vénéraient Amenhotep Ier comme fondateur et protecteur de la confrérie.
Les habitants de Deir el-Médineh sont à l'origine d'une grande partie des tombes de la vallée des Rois et des temples funéraires qui longent la rive ouest du Nil, entre autres des tombes des Amenhotep, des Thoutmôsis, des Ramsès et de Toutânkhamon. On leur doit également le temple monumental d'Hatchepsout sur le site de Deir el-Bahari. Sur le flanc de la colline bordant le village, les tombes des ouvriers ont été construites et décorées par les ouvriers de la nécropole eux-mêmes. On trouve y entre autres les tombes d'Ipy, de Pached, et de Senedjem. Les fouilles ont permis de retrouver un grand nombre d'ostraca et de papyri, qui renseignent d'une façon détaillée sur la vie quotidienne des ouvriers. Ceux-ci apparaissent comme un personnel très qualifié de petits fonctionnaires, bien logés, nourris, soignés, bénéficiant d'un statut enviable. Ces grands travaux n'ont donc pas été réalisés, contrairement à une légende tenace, par une population d'esclaves. Cependant, le village compte des esclaves étrangers. De plus, l'isolement et la claustration des habitants reviennent à une situation d'esclavage.
Le village fut abandonné, puis pillé, durant la Troisième Période intermédiaire qui débuta à la fin du règne de Ramsès XI.
La déesse Mertseger était la protectrice du village. Elle résidait au sommet de la pyramide naturelle, la Cime, formée par un pic de la montagne thébaine (450 m).