La Biélorussie, ou le Bélarus,, en forme longue la république de Biélorussie ou la république du Bélarus, est un pays d'Europe orientale sans accès à la mer, bordée par la Lettonie au nord, par la Russie au nord-est et à l'est, par l'Ukraine au sud, par la Pologne à l'ouest et par la Lituanie au nord-ouest.
Le pays, vaste plaine au climat continental, est couvert à 40 % de forêts, dont une forêt primaire abritant des espèces animales disparues dans le reste de l'Europe. Les principales ressources du pays, au sous-sol pauvre, sont l'agriculture et l'industrie. Au sud du pays se trouve la région historique de Polésie, dont la partie orientale, difficile d'accès, surtout pour les étrangers occidentaux, reste contaminée par les radiations de l'explosion en 1986 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, de même que le nord de l'Ukraine.
La Biélorussie, peuplée de 9 477 918 habitants, connaît une des densités de population les plus faibles du continent : 46 hab/km2. Les Biélorusses vivent majoritairement en milieu urbain ; les plus grandes villes du pays sont Minsk (la capitale), Homiel, Hrodna, Mahiliow, Brest, Vitebsk et Babrouïsk.
Le pays fait partie du foyer d'origine des langues slaves. Son territoire fut autrefois inclus dans de grandes puissances : Rus' de Kiev, Grand-duché de Lituanie, Royaume polono-lituanien, Empire russe et Union des républiques socialistes soviétiques. Au sein de cette dernière, la Biélorussie fut l'une des républiques soviétiques. Elle devint indépendante lors de la dislocation de l'URSS, en 1991. Les relations avec la Russie sont très étroites, notamment linguistiquement et économiquement ; les deux pays ont même envisagé de s’unir.
Dans les années 1990, comme son voisin russe, la Biélorussie a adopté l'économie de marché, mais a limité la privatisation de son industrie et de son agriculture, évitant ainsi d'importer ses tracteurs, ses réfrigérateurs et ses produits agricoles : les inégalités sont moins fortes qu'en Russie. La Biélorussie a ainsi conservé un système d’État-providence reposant notamment sur la gratuité de l'éducation et de la santé. Depuis juillet 2010, la Biélorussie, la Russie et le Kazakhstan ont formé une union douanière, supprimant notamment les contrôles à leurs frontières communes.
En 2018, selon ses statistiques officielles, la Biélorussie est classée 53e sur 189 pays selon l’indice de développement humain de l’ONU, et se trouve dans le groupe des États avec un « très haut développement ». Elle présente un taux de mortalité infantile très bas de 2,9 (contre 6,6 en Russie ou 3,7 au Royaume-Uni). Le taux de médecins par habitants s’élève à 40,7 pour 10 000 habitants (le chiffre est de 41,9 en Suède, 32 en Finlande et 26,7 en Roumanie). Le taux d’alphabétisation est estimé à 99 %. Selon le Programme des Nations unies pour le développement, le coefficient de Gini (indicateur d’inégalités) est l’un des plus bas d'Europe.
La plupart des gouvernements et médias occidentaux considèrent la Biélorussie comme l’un des derniers régimes autoritaires d’Europe. La vague de démocratisation des pays de l'Europe centrale et orientale consécutive à la chute des régimes communistes en Europe a été réprimée dès 1992, sous la présidence de Stanislaw Chouchkievitch. L’actuel président biélorusse, Alexandre Loukachenko, ainsi que la majorité de ses proches collaborateurs, sont interdits de visa au sein de l’UE et aux États-Unis en février 2011, en raison de pratiques politiques qualifiées de dictatoriales et répressives. L’UE abandonne ces sanctions en 2016 en raison de la crise ukrainienne et du rôle médiateur qu’y a joué la Biélorussie. À partir de l’été 2020, en raison de sa réélection avec un score de 80 % considérée comme entachée de lourdes fraudes, Alexandre Loukachenko fait face au soulèvement d’une partie de la population biélorusse qui manifeste régulièrement et massivement son mécontentement.