Le Château d'Angers est situé à proximité du confluent de la Maine et de la Loire. Angers est aujourd'hui la capitale du département du Maine-et-Loire en région Pays de la Loire ; C'était l'ancienne capitale de l'Anjou.
Une sépulture néolithique révèle que les premiers signes d'habitation humaine sur le promontoire rocheux surplombant la rivière Maine remontent à 4 000 ans avant notre ère. Le territoire a ensuite été occupé par les Gaulois et plus tard par les Romains.
La forteresse a été construite à partir de 1230 sous la régence de Blanca de Castilla et de son jeune fils San Luis. Pour le réaliser, les chanoines de Saint-Laud sont expulsés, ainsi qu'une partie des habitants de la ville pour pouvoir construire une forteresse de 2,5 hectares. Près d'un quart de l'ancien quartier canonique de Saint-Maurice d'Angers a également été détruit pour permettre l'agrandissement de la forteresse. Pour la construction du château, le trésor royal verse plus de 5 000 livres, et un impôt est prélevé sur les bourgeois d'Angers. La construction dura une dizaine d'années (1230-1242) de ce qui est l'acte de naissance de la forteresse, l'une des plus belles fortifications du XIIIe siècle, telle qu'on la perçoit aujourd'hui : une enceinte de plus de 800 mètres de long parsemée de dix-sept rondes culmine à plus de quarante mètres de haut. Seul le flanc nord escarpé, face à la Maine, n'a jamais été fortifié.
A la fin du XVIe siècle, afin d'adapter la forteresse aux progrès de l'artillerie, notamment l'apparition du canon, les tours perdent une vingtaine de mètres et leurs toits coniques, donnant au château sa silhouette actuelle.
Les ducs d'Anjou, apparentés au roi de France, séjournèrent dans la forteresse aux XIVe et XVe siècles. Louis Ier d'Anjou modernise le palais comtal, Louis II construit la chapelle et le roi René construit la résidence royale (1435-1440) et le château (1450) qui clôturent avec ostentation l'ensemble de la cour seigneuriale. A cette époque, une architecture légère et un zoo extraordinaire avec des animaux domestiques et exotiques sont disséminés dans les jardins.
De même, Louis Ier d'Anjou fit tisser la tapisserie de l'Apocalypse en 1375. Sur ses 140 mètres d'origine, une centaine seulement ont été conservés et exposés au public. La tapisserie illustre le texte de Saint Jean, le dernier livre de la Bible. Elle reflète aussi les troubles de la fin du XIVe siècle, apogée de la guerre de Cent Ans. Réalisé dans une période de grande effervescence culturelle, avec des moyens financiers et techniques exceptionnels, il révèle le talent du maître cartonnier Jean de Bruges, peintre du roi. La tapisserie de l'Apocalypse est exposée dans une galerie spécialement aménagée et entièrement équipée pour garantir les meilleures conditions de conservation de l'œuvre.
A la Révolution, le château devient le siège du Comité Révolutionnaire d'Angers. Au début de l'an Messidor Ier (fin juin 1793), les Vendéens, de retour de la Virée de Galerne, assiègent sans succès la ville et son château. La forteresse a été utilisée comme prison pendant la période de terreur révolutionnaire.
Le château-forteresse fut un lieu de sépulture pendant sept siècles. Dans la première moitié du XIXe siècle, le château fonctionne comme une prison départementale pour les prisonniers de droit commun et les malades mentaux. La forteresse a fonctionné comme caserne militaire jusqu'à la première moitié du XXe siècle. La marche de l'armée en 1947 permit son ouverture au public et le retour dans ses murs de la tapisserie de l'Apocalypse que le roi René avait léguée à la cathédrale d'Angers.
L'enceinte abrite des jardins exceptionnels d'une grande diversité : le jardin régulier planté de buis et d'ifs, la vigne, le verger, la roseraie, le jardin d'hortensias de la résidence royale, le jardin suspendu et ses plantes médicinales et tinctoriales... Le château d'Angers est donc un lieu très riche, regorgeant de vestiges archéologiques, d'une forteresse royale, de bâtiments ducaux de la fin du Moyen Âge et de la tapisserie de l'Apocalypse, le plus grand ouvrage de tapisserie médiévale par sa taille, son âge et sa technique.
Entre 1992 et 2003, l'AFAN puis l'INRAP ont mené une série de fouilles archéologiques préventives dans le cadre de la rénovation de la galerie Apocalypse. Ces fouilles permettent notamment la mise à jour des vestiges du palais comtal, ainsi que des vestiges des occupations néolithiques, gauloises et romaines. En 2007, la réception et la billetterie ont été rénovées. En février 2009, un nouvel espace d'accueil a été ouvert pour la Galerie de l'Apocalypse. Celui-ci comprend une boutique et un espace vitré qui permet de présenter le cairn néolithique et les vestiges des chambres du palais comtal.