Le trophée des Alpes (ou trophée d'Auguste) est un monument romain commémoratif datant de 7-6 av. J.-C. et situé sur la commune de La Turbie (Alpes-Maritimes), surplombant la principauté de Monaco. Son nom latin était Tropæum Alpium.
Le trophée des Alpes fut élevé en l'honneur de l'empereur romain Auguste au point haut de la via Julia Augusta. Qui est très importante Il célèbre la victoire définitive sur quarante-quatre tribus qui entravaient auparavant les multiples passages alpins. Plus qu'une attaque pour accaparer des marchandises, ces peuples imposaient alors à ceux qui empruntaient leurs cols un contrôle des relations commerciales et des mouvements militaires inacceptables pour l'Empire romain.
Mentionnant d'autres peuples rhètes et alpins, le trophée relate en particulier indirectement la soumission de 23 à 13 av. J.-C. des derniers peuples celto-ligures indépendants qui peuplent les massifs alpins entre la province Narbonnaise et Gaule cisalpine.
Ici la soumission a permis la continuation de la via Aurelia par la construction de la via Julia Augusta. Les vaincus bénéficiant de la clémence impériale ont reçu en 10 av. J.-C. la cité des Alpes maritimes, dont la capitale construite en face de Nikaia était Cemenelum, aujourd'hui Cimiez un simple quartier de Nice.
Ce trophée n'avait aucune vocation militaire et ne pouvait jouer aucun rôle de refuge ou de fortification. Il marquait la frontière entre l'Italie et la province Narbonnaise ou Provence, plus tard repoussée au fleuve Var. Cependant, entre le xiie siècle et le xve siècle, le trophée devient forteresse et les maisons sont rattachées au mur d’enceinte.
En 1705, quand la guerre entre la France et la Savoie a repris, Louis XIV ordonna la destruction de toutes les forteresses de la région, et le fit ainsi partiellement exploser. Le trophée devient alors une véritable carrière, et ses pierres servent entre autres à la construction de l'église Saint-Michel du vieux village.
En 1865, les vestiges sont classés au titre des monuments historiques1.
Dans les années 1930, il est restauré grâce au mécénat d'Edward Tuck, un philanthrope américain, qui passe ses hivers à Monte-Carlo. Les travaux sont dirigés par Jules Formigé. Il est inauguré le 26 avril 1934.
Le trophée des Alpes est maintenant le principal attrait touristique de la commune de La Turbie.
Le bimillénaire du trophée2, 3 a été commémoré du 10 juillet au 28 août 1994 par le Centre des monuments nationaux avec une composition de trois jeunes artistes proposant des approches différentes du trophée et la réalisation d’un film vidéo de Vincent Gareng sur l’histoire du monument et un spectacle lumière de Louis Clair, concepteur lumière.
La pierre calcaire nécessaire pour ériger le Trophée d'Auguste a été extraite de la « carrière romaine », située à environ 500 mètres de là, où l'on peut encore voir les traces des sections de colonnes découpées dans la pierre.
L'environnement immédiat du Trophée est riche en vestiges de l'Empire romain, dont des voies romaines. Il se trouve sur la via Julia Augusta (du nom de l'empereur Auguste). Continuation de la via Aurelia, cette voie romaine reliait Vintimille à Cemenelum (Cimiez). Diverses fontaines sur les territoires des communes de Beausoleil et de Roquebrune-Cap-Martin sont réputées romaines.
À l’origine (d’après les architectes Formigé père et fils) la base principale faisait 35 m de longueur, la 1re 1ère plate-forme 12 m de haut, la rotonde comptait 24 colonnes et la statue d’Auguste trônait à 49 m de hauteur. Le trophée restauré mesure actuellement 35 mètres de hauteur.
D'après la date de sa dédicace, sa construction fut achevée en 7 ou 6 av. J.-C.